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Pourquoi les jeux de société termine au fond de l’océan ?

Vidéo de l’interview d’Hélène VIGNEAULT

Podcast de l’interview d’Hélène VIGNEAULT :

Nous avons la chance de pouvoir interviewer Hélène VIGNEAULT, Coordinatrice de Production Chez Randolph et Scorpion Masqué ! On vous laisse découvrir cette interview, bonne écoute.

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Article de l’interview d’Hélène VIGNEAULT

Carine LAURENT: Bonjour à tous bienvenue sur la chaîne le coin des joueurs je vous présente Hélène

Hélène VIGNEAULT : Bonjour,

Carine LAURENT : Je vais te laisser te présenter

Hélène VIGNEAULT : Je travaille pour le groupe Randolp et Scorpion masqué. Ce sont deux éditeurs de jeux de société, on est regroupé dans les mêmes bureaux mais c’est vraiment deux éditeurs différents avec leurs identités propres. Je travaille à la coordination de la production pour les deux éditeurs et donc là tu nous appelle tout droit du Québec . J’ai aussi une érablière donc on fait aussi du sirop d’érable qui est très emblématique du Québec et là tu nous appelles il est 16h40 en France et chez nous nous il est 10h43 le matin voilà donc bon petit déjeuner.

Carine LAURENT : Est-ce que tu peux expliquer un peu ton parcours ? Si tu as fais des études ou non et comment tu en es arrivé ?

Hélène VIGNEAULT : J’ai commencé à m’intéresser aux jeux de société quand j’étais jeune. Pour donner un exemple, j’avais environ 12 ans puis on a fondé comme un club de jeux de société pour l’été avec les amis . Depuis les gens autour de chez nous venaient régulièrement . Puis on avait réservé des locaux pour aller jouer à des jeux durant l’été parce qu’on n’était pas intéressé par d’autres activités. Quand j’ai été faire mes études en graphisme, je m’attendais pas à travailler dans les jeux à l’époque, j’ai fait cela pour aller travailler avec ma mère . Ma mère avait une librairie papeterie donc on vendait des objets. Puis on est dans une petite ville ici au Québec. On avait différentes choses qu’on vendait à la boutique, des livres mais aussi on avait un coin avec des jeux, des jouets on avait aussi beaucoup de choses pour faire du bricolage . Et puis quand je travaillais là-bas, j’ai commencé un peu plus à m’intéresser aux jeux, je suis retombée dans la marmite. J’ai commencé à me réintéresser plus au jeux de société et c’était un rêve de travailler avec un éditeur de jeux de société. J’ai perfectionné dans le fond différentes choses, je me suis occupé de différents événements, qu’on avait dans notre petite ville. A un moment donné j’étais très amis avec les gens chez Philosophia. Si vous vous rappelez, il fut une époque ou philosophia était un édisteur de jeux de société au Canada. J’avais plusieurs amis là-bas, puis il y a un poste qui s’est ouvert aux événements alors j’ai postulé et j’ai eu le poste. J’ai travaillé là pendant un bon moment j’ai quitté philosophia. Puis j’ai commencé à travailler avec Scorpion masqué, avec Christian un super employeur, il était vraiment bien. J’ai commencé là-bas pour m’occuper du 10e anniversaire de Scorpion masqué. Christian avait vu quand même ce que je faisais .

Puis j’ai commencé à travailler en temps partiel comme on dit ici. Christian m’avait donné du travail et j’avais tellement de travail que j’ai travaillé par la suite à temps plein. Puis en même temps, on travaillait sur des cryptotait vraiment là on était en train de travailler dessus le jeu était pas sorti. Christian il a dit va avoir beaucoup de production à à gérer parce que il y a plusieurs pays qui veulent faire le jeu en même temps que la première édition. Donc j’ai monté un document qui nous permettait de faire le suivi, c’était mon petit bébé ce document là, je le perfectionnais tout le temps . Alors j’ai commencé de plus en plus à prendre en charge tout ce qui concernait la production c’était des tâches plutôt lourdes. Christian était bien content de de me laisser parce que comme ça lui il pouvait se concentrer plus sur le développement des jeux et faire ce qu’il aimait . Il aimait créer puis développer les jeux , faire le suivi de la logistique. Puis je donnais aussi un coup de main sur le marketing je m’occupais un peu des réseaux sociaux tout ça à un moment donné avec des cryptos qui est sorti . Toute l’ampleur que cela a pris après, ça zombie kids, ça devenait de plus en plus difficile de faire un bon suivi de la production et de faire les événements plus le marketing … J’étais un peu écartelé donc quand il y a eu la la fusion du groupe Randolf avec scorpion masqué, je les ai prévenu qu’ là que ‘il faut faire un choix . Soit que j’irais en marketing, soit que je m’occupais de la production.

Mais je pouvais pas faire les deux, c’était vraiment une trop grosse tâche. Puis au niveau de la production faire le suivi aussi pour les jeux Randolp, j’ai choisi cette avenu là, parce que à ce moment-là moi ça me permettait … J’ai choisi une vie où on a des chiens à la maison et puis des chiens ça demande du temps. Il faut être présent, donc les événements puis le marketing souvent il faut être sur les événements . Cela demande de voyager beaucoup, d’être plus présent au bureau parce que quand même les bureaux sont à Montréal de Randolp et Scorpion masqué tandis que moi j’habite dans une petite ville, je suis à 100 % en télétravail. Je vais juste une journée par mois au bureau parce c’est quand même 2h et demi de route , donc c’est ça mon parcours maintenant je suis à temps plein sur la production, la logistique. C’est un peu divisé maintenant en deux personnes mais je m’occupe vraiment plutôt du suivi avec les usines qui fabriquent les jeux. Aller chercher toutes les informations techniques sur les jeux donc que ce soit le poids de la boîte, les formats, les cartons aussi dans lesquels on met les jeux. La plupart des joueurs ne voit pas ça.

Mais les cartons arrivent dans les magasins, puis pour l’entrepos il y a des il y a plein de choses à inscrire sur ces cartons qui sont vraiment importantes. Sinon il peut y avoir des grosses erreurs dans les chaînes d’approvisionnement. Il y a quand même des choses assez critiques, assez sérieuses à faire en amont de tout ça avant que le joueur puisse prendre la boîte de jeu dans ses mains dans le magasin. On n’imagine pas tout cela, ton métier il est quand même essentiel, heureusement qu’on est là, pour gérer tout ça parce que sinon la boîte de jeux vous ne l’auriez pas chez vous. Je disais tout le temps, tu sais tu auras beau faire le meilleur marketing du monde, si les jeux n’arrivent pas chez l’habitant, ton marketing il sert à rien. C’est un peu un travail dans l’ombre c’est pas ce que les gens voient, pensent pas à ça. On voit le marketing on s’imagine facilement qu’il y a quelqu’un derrière ce marketing. Mais la boîte qui est arrivée dans le magasin , ça les personnes n’ont pas conscience de cela. C’est sûr que c’est un métier un peu en marge auquel on pense pas vraiment par rapport à à l’industrie du jeu de société. Je sais que mes collègues de travail apprécient beaucoup tout le travail que je fais. C’est quand même important.

Carine LAURENT : Est-ce que tu peux nous décrire donc plus en détail comment se passe ta semaine, comment tu tu t’organises, qu’est-ce que tu fais concrètement ?

Hélène VIGNEAULT : Mon travail consiste à communiquer avec les usines et avec les distributeurs dans les autres pays. Le matin quand je commence, j’ouvre mes mails, parce que comme la plupart des autres distributeurs sont en Europe. Sauf quelques-uns évidemment le matin pour moi c’est réservé à répondre pour essayer d’avoir des réponses dans la même journée, vu qu’on est pas sur le même fuseau horaire. Puis après je vais faire toutes les communications dans l’endroit principal ou l’on fabrique les jeux. On en a un peu en Pologne, mais la la majorité en Chine. Dans ce pays, il y a un décalage de 12h. Quand je suis présente au travail eux ils dorment et vis versa.Tout se fait par mail, c’est peut-être arrivé une ou deux fois que j’ai eu une conversation vidéo avec eux et c’est compliqué. Tout se fait par mail, ça demande beaucoup de travail, des fois les petits éditeurs il ne pensent pas à certaines choses. La communication est très importante, pour être capable de me retrouver là je dois mettre le numéro de l’eau dans le sujet du mail, c’est mon mot clé qui permet de me retrouver. Dans chaque production, parce que j’ai quand même souvent plusieurs productions qui se déroulent en même temps, de différents jeux. Mais aussi des fois sur le même jeu. Par exemple, le succès du moment c’est « Turing Machine ». Depuis sa sortie, ça fait un an, on en est à la 7e production.

Il faut savoir que le délai de production peut prendre du temps. Et que cela met un certain à arriver au distributeur. Ce n’est pas encore arrivé au magasin. Il se passe 7 mois je pourrais pas attendre de recevoir les jeux d’une production de Turing machine avant de recommencer une autre production. Parce qu’on en manquerait tout le temps. Le mieux c’est de produire à différents endroits ou l’on aurait différents avancements. Je n’ai pas le choix, je dois tout numéroter. Puis je dois tout suivre parce que sinon ça serait complètement chaotique. J’ai mon mon fameux document que j’avais créé à l’époque avec scorpion masqué, avec Christian je l’ai bonifié avec le temps. Puis une chance qu’on avait ça quand qu’on a sorti Decrypto .

Sinon on aurait pas été capable de suivre toutes les productions. C’est toujours à ce jour l’outil le le mieux développé, c’est vraiment ce que j’utilise au quotidien. Ce document là, quand j’ai fini de faire le tour de toutes mes mails, je regarde ce document. Pour chaque production j’ai une date pour la prochaine action, que je vais devoir faire. Quand c’est la bonne date ça devient vert puis si je l’ai laissé passé ça devient rouge. Mes collègues de travail savent quand je suis débordé, il y a du rouge dans le document. Il savent que je suis débordé, ils feront tout pour ne pas me déranger. Je vais dans ce document là puis je vais voir toutes mes cases qui sont en Verte. J’ai une action à faire sur cette production là. C’est bien de vérifier, est-ce qu’on a reçu justement des objets électroniques afin d’approuver ou de vérifier avec un autre collègue. Parfois il y a de la relecture à faire sur les choses électroniques dés fois, c’est moi, qui fait juste le suivi au niveau du jeu . Par exemple, Turing Machine, maintenant on est rendu à la 7e production. Il y a plus de gens qui font la relecture de tout le document parce que

c’est toujours le même les règles. Mais, il reste toujours pareil, tout est sur la boîte, on change le numéro de lot donc je dois vérifier que le numéro de lot a bien été changé. Puis je vérifie toujours s’il y a toutes les indications logistiques. Puis si c’est nécessaires que le jeu soit légalement sur les tablettes, c’est pas le cas avec Turing machine parce que le jeu est 14 ans et plus. On doit faire des tests sur les jeux pour les moins de 14 ans. On doit prouver que le jeu n’est pas toxique,

qu’il n’est pas dangereux. On a jamais échoué, ces tests sont une sécurité parce que il y a des usines en Chine qui pourrait faire des produits qui pourrait être dangereux. Par exemple, de l’encre avec du plomb c’est dangereux. Nos usines avec qui on fait affaire, ne font pas ça, pour éviter les problèmes. Il y a des réglementations. C’est le fameux petit « E » qu’on voit sur les boîtes de jeux qui sont destinées à un public de moins de 14 ans. Donc je vérifie toutes ces éléments, pour être sûr que le jeu a toutes les les choses essentielles dessus. Quand c’est la première fois qu’on produit un jeu, on demande à l’usine d’envoyer des échantillons dans un laboratoire pour qu’il puisse faire des tests . Puis ils font déchirer les cartes, ils regardent si ça se déchire bien. Puis s’il y a des petits

éléments dans le jeu, il faut vérifier. Est-ce que ce jeu est correct pour les enfants de moins de 3 ans ? Par exemple si c’est un jeu pour enfants ? On regarde ces petits éléments, quand il nous envoie le rapport de laboratoire, je dois produire une déclaration, remplir des documents pour dire que ce jeu là il est correct. Quand on importe le jeu, c’est un document qu’on envoie au douane pour dire que le jeu a été testé et qu’il est conforme. C’est super important parce que sinon comme on disait les jeux arriveront pas chez les habitants. J’ai différentes actions à faire comme ça qui sont listées dans mon document . Je fais le tour de tout cela, quand tout cela est fait, des fois je vérifie que j’ai pas rien oublié. Puis après, je fais aussi comme on a la production des jeux Randolf, la production des jeux scorpion masqués. Je fais vraiment une cellule de production pour l’année, qui va se réajuster tous les 4 mois. Je vais vérifier qu’on a on a pas des production à ajouter entre celle que j’avais déjà prévu ou de les devancer ou les repousser pour envoyer aussi à nos partenaires. Parce que je travaille de très près avec Chantal qui est la responsable de l’export. Parce que souvent les partenaires vont produire des moins grosses quantités des jeux que nous. Pour s’assurer que ce

soit rentable il faut jumeler les productions, tous les éléments communs qui sont dans les jeux sont produits en même temps. Cela nous permet de faire une vente qui est rentable avec ces pays là. Si on partait d’une production juste pour au moin 1000 Turing machine allemand, on serait probablement en déficit parce que le coût de production serait tellement élevé, on ferait pas d’argent avec la vente. Donc c’est important de jumeler ces productions, ces produits pour jumeler tout cela, des fois on a 5,6, 7 pays différents qui vont nous envoyer des fichiers. Mais pour s’assurer que tout cela soit bien coordonné, il faut donner les dates en avance aux différentx distributeurs. Parce que eux de leur côté la première fois qu’il produisent le jeu doivent complètement traduire tous les fichiers c’est quand même beaucoup de travail. Puis après ça normalement on fait une relecture des fichiers aussi il y a beaucoup de travail. Il doivent avoir les informations en avance pour pouvoir déterminer. Mettons Turing machine, on va le lancer au printemps 2024. Cela veut dire qu’à l’automne 2023-2024, il faut qu’il soit en production, il faut que les fichiers soit traduit pour la fin de l’été. Donc, ce sont des délais qui sont complètement différents de ce que les gens vivent. Par exemple, dans les boutiques ou dans les événements ou des choses comme ça.

On est dans le doute au quotidien, j’ai un événement la semaine prochaine ou des choses comme ça. Dans la production, il faut planifier 7 mois à l’avance. Cela demande beaucoup de planification, puis de rigueur. C’est un métier qui demande vraiment beaucoup de rigueur pour ne rien manquer, ça demande beaucoup de rigueur, il faut surveiller les choses.

Il y a des choses qui sont dans des délais qui sont tellement longs tellement loin, tu te dis je le fais aujourd’hui ou je le fais demain, ça pas d’importance… Quand on arrive à la logistique, c’est complètement différent faut planifier d’avance mais pas trop d’avance parce que les tarifs change. Quand la marchandise arrive au douanes faut que tu es tous tes éléments que je parlais, les rapports de laboratoire, les déclarations. Si tu as pas cela, les jeux n’arriveront pas. Tu sais tu dois répondre rapidement parce que les douanes ils chargent des frais super élevés pour conserver ton contenaire, en attendant que tu fournisses toute tes papiers.

Donc des fois faut répondre vraiment rapidement faut aller chercher les documents rapidement pour éviter ces frais. Cela demande d’être très précis, très rapide mais des fois c’est des choses qui sont sur le long terme au niveau de la production.

Carine LAURENT : Est-ce que tu peux donner un exemple sur Turing machine. Parce qu’il a été nominé as d’or au festival de Cannes. Comment ça s’est passé avant et comment ça s’est passé après ?

Hélène VIGNEAULT : ça prend 7 mois pour avoir les produits évidemment on pourra jamais produire autant de jeux. Et puis les avoir avant de savoir si on a gagné ou pas mais tout de même le fait qu’une nomination ça attire l’attention sur le jeu donc on se doit tout de même de prévoir là où on fait deux scénarios. Si on gagne on va en imprimer tant de copies, si on ne gagne pas on va en imprimer tant de copies. Mais c’est sûr qu’on va en réimprimer puis souvent on attend que tous les fichiers soit prêts, s’il sont déjà prêts approuvés . Là j’ai les deux demandes de devis prêtes dans mes mails en brouillon. Dès qu’on sait le j’envois le bon , la bonne quantité à l’usine.

Ils font partir la production dans dans les plus brefs délais, puis souvent on va demander une espèce de petite dérogation peut-être d’assembler dans la langue qui est nominé. On a quand même la chance d’avoir deux territoires sur lesquels on vend des jeux français. Et puis anglais aussi donc des fois on peut par exemple si on avait du stock au Canada on pourrait en prendre puis en envoyer en France. C’est des choses qu’on peut faire des fois c’est un peu coûteux parce qu’on paye une deuxième fois du transport parce qu’on les a déjà fait venir de la Chine. On peut faire des fois pour se dépanner, cela nous aide pour nous lorsqu’on a cette situation qui est exceptionnelle.

Aussi ce qu’on peut faire des fois qu’on a déjà fait quand on est proche d’une rupture d’un jeu même si c’est un jeu que d’habitude on fait en en Chine, tout dépend du jeu des fois. On peut le faire en Pologne, on évite un certain délai au niveau du transport. Une autre chose qu’on fait aussi des fois quand justement pour les jeux qui sont nominés ou des choses comme ça. Au lieu de les faire venir par bateau, on va les faire venir par train ou on va séparer la production. On va en envoyer une partie par train une partie par bateau, parce que souvent les trains vont arriver une à deux semaines plus vite que que les bateaux. Mais c’est pas toujours le cas, des fois c’est ralenti des fois c’est déjà arrivé que le bateau est arrivé avant le train, qu’on avait séparé les deux, c’est rare. Normalement c’est le contraire, c’est pour ça qu’on fait ça. Mais aussi le fait de séparer justement s’il y a un pépin avec une des deux parties ben ça fait en sorte qu’on reçoit au moins la moitié des jeux à un temps correct. Puis on a un ressort qui est quand même rapide par la suite, avec les autres, ça arrive que par exemple dans les ports en Chine, c’est prévu d’embarquer tant de conteneur. Mais finalement ils peuvent pas parce que le niveau d’eau, il est pas assez haut, des choses comme ça.

C’est par hasard , on ne sait pas quel conteneur va rester sur le cargo, des fois c’est le tien ou non. Lorsque c’est le lancement d’un jeu, j’aime bien séparer justement puis envoyer dans deux transports. Quand on est capable parce que j’ai toujours la crainte que le conteneur de ce jeu là tombe dans l’eau. ça peut arriver il perdent une centaine de conteneur par année dans les transports maritimes qui tombent au fond de l’océan des fois. Je me dis, c’est mieux de séparer dans deux containers ça serait vraiment pas chanceux que les deux tombent dans l’au. Mais au moins s’il y en a un qui tombe dans l’eau, on va avoir les jeux pour la sortie. C’est des choses comme ça qu’il faut penser puis essayer de mettre en œuvre pour éviter les longues ruptures.

Quand il y a une nomination sur un jeu, c’est sûr que ça ça apporte beaucoup d’attention sur le jeu. Les gens veulent l’avoir, ils veulent l’essayer des fois, on fait venir des des jeux même par avion pour des lancements. Par exemple à Cannes, ça arrive souvent qu’on va faire venir une petite palette de jeux par avion ces jeux. Là évidemment le coût de transport est complètement explosé mais on rentre dans nos coups de marketing parce je pense que c’est une bonne chose que les gens puissent voir à l’avance les jeux qui vont sortir. C’est vraiment l’occasion d’aller chercher une exclusivité ou quelque chose qui est tout nouveau, qui est pas encore sorti. ça aide à faire parler des jeux pour les faire connaître.

Carine LAURENT : Est-ce que tu pourrais donner un chiffre de savoir combien de jeux tu prévois à l’avance ou une fois que tu sais que le jeu a été nominé combien de de boîtes de jeux tu commandes ou et si tu peux donner des chiffres qu’on est un ordre d’idée.

La production de SkyTeam là qui est le jeu qu’on va sortir cette année, qui est très très attendu on en a produit plus de 30 000 pour la première production. C’est vraiment beaucoup, on a jamais fait une aussi grosse première production. Parce que tu as toujours le danger que finalement la réception du public soit pas ce que tu t’attendais, il peut arriver tellement n’importe quoi. Quand il y a eu la pandémie on venait de lancer « Mia London », elle est passé inaperçu parce qu’elle est sorti en même temps que le confinement. Les gens ne pouvaient plus sortir, aller dans les événements, ils ne pouvaient pas connaître le jeu. Même chose aux États-Unis pour St cool qui a été vraiment un des super jeux de Cannes qui a eu un super lancement à Cannes. ça fait 4 ans maintenant, je pense on le sortait aux États-Unis juste quand la pandémie commençait, c’est un jeu qu’il faut être proche qu’il faut se passer les dés.

C’est pas quelque chose qu’on peut jouer en ligne. C’est ça on fait des énormes jeux pour Turing machine, on se dit c’est quand même assez précis, c’est quand même assez niché comme jeu. On été vraiment étonné de l’engouement que ça a créé. Puis, on va sans doute refaire une production avant la fin de cette année. On va être à la 8e production de Turing machine, c’est beaucoup, c’est vraiment beaucoup de jeux. C’était pareil avec Decrypto, je me rappelle qu’on avait toujours de la demande, toujours de la demande, il était comme déjà prévendu. Avant que les jeux arrivent donc on devait toujours partir des productions rapidement. Pour Sky Team on a dit là on va en produire 30 000 fait mettons peut-être 20 000 en français puis 10 000 en anglais, grosso modo.

Je dis vraiment des chiffres très arrondis mais ça donne un ordre de grandeur et déjà le jeu est pas encore sorti et là on on vient de repartir une deuxième production parce qu’on sait qu’on va en manquer c’est fou. C’est beau, c’est un beau problème on est content puis cela justifie tout mon travail. Les difficultés qu’on a rencontré et comment on a fait pour surmonter ces problèmes. Ah oui on a déjà eu c’est vrai, qu’on a parfois des embuches sur sur le chemin de la production par exemple. Un élément qui est pas disponible ou qui est retardé parfois l’usine ils ont trop de jeux à assembler, ils les sortent dehors parce qu’ils vont les embarquer dans un conteneur.

Mais finalement entre-temps, il y a la pluie les boîtes de jeux sont toutes trempées. c’est sûr que il y a pas grand chose à faire honnêtement. L’usine va refaire une production pour combler le manque. Pour remplacer les jeux qui ont été abîmés, des fois si on avait prévu mettre ça dans un grand conteneur de 40 pieds. Des fois il reste de la place, puis on veut pas attendre après les autres jeux. Donc parce qu’on a d’autres choses qu’on veut avoir tout de suite, c’est de prendre des décisions justement.

Est-ce qu’on divise la production en deux parties ? Ou est-ce que c’est mieux d’attendre d’avoir d’autres partenaires pour faire une autre production ? Ainsi, on a peu de choses à faire pour surmonter les problèmes. S’il y a une tempête, le bateau est retardé, on essaie de s’en sortir. Vraiment mon document là, que j’ai fait sauve beaucoup de problèmes qui pourrai survenir. Parce que tout est suivi, chaque jour de près. Par exemple, pour « flashback Lucy » qui est le prochain flashback qui va sortir. On en a pas encore tant parlé là, mais ça vient donc pour le prochain flashback comme je vois que la production prend du retard, j’ai demandé à l’usine de fabriquer toutes les autres parties du jeu. Ils ne fabriquaient pas ces parties là avant, ils font seulement le commander un par un, d’autre fabricant puis ils font l’assemblage.

On peut demander par exemple à l’usine de commander ces choses là même si nous on n’a pas fini les fichier de toutes les cartes. Cela va nous éviter des délais par la suite parce que l’usine va déjà avoir en main les éléments qui sont externes. Je ne sais pas quel sera la quantité de jeux que je vais commander, je peux me permettre de contourner les problèmes de retard avec ça. C’est mieux de sortir le jeu plus tard mais plus terminé plus vérifié, pour éviter qu’il ai des erreurs dedans des choses comme ça. L’équipe marketing n’est pas contents parce que eux il ont prévu un lancement par exemple à Cannes ou puis moi je suis je dit non va le sortir plus tard le jeu. Parce que là, il n’est pas finit, il n’est pas prêt . On doit faire des petits compromis des fois, on pourra pas le sortir. On aura pas reçu la production complète là.

Mais je vais m’arranger pour que vous ayez des échantillons au moins pour le salon pour le montrer. Il y a des petites choses comme ça, qui arrivent . C’est vraiment plus des choses techniques qui vont arriver sur lesquelles on a pas de temps. Pour flashback ou zombie kids quand on a reçu les échantillons de marketing. A l’échantillon de validation on n’avait rien remarqué, on avait autorisé l’assemblage puis quand on a reçu les échantillons de marketing à un moment donné, Chantal qui travail dans l’export voulait montrer le jeu à des à des distributeurs étrangers. Elle commence à faire le deuxième scénario. C’est bizarre j’ai jamais eu la question 13 j’ai jamais eu l’icône de la question 13. On vérifie puis on se rend compte que effectivement la question 13 était sur une couche et non sur le fichier. Elle était caché en dessous de quelque chose d’autre donc il manquait l’icône de la question 13 dans le 2ème scénario.

ça ne brisait pas le jeu parce que bon elle s’est rendu compte qu’elle a jamais eu l’icône de la question 13, elle a tourné la question 13 puis elle a répondu quand même à la question 13 . Il y a un problème, qu’est-ce qu’on fait, on pense à toutes sortes d’affaires. Est-ce qu’on remplace toutes les cartes? Est-ce qu’on envoit des cartes aux boutiques qui vont donner puis il vont dire ok vous mettait cette carte là à la place de l’autre. Puis finalement on a trouvé une autre solution, où on a posé un sticker sur la boîte qui était un sticker pig back. Il y avait un autre sticker dessus pour poser à l’intérieur sur la carte numéro 13 avec un code QR qui permettait aux gens de savoir où mettre cet autocollant là. Puis qu’est-ce qui s’était passé pourquoi que la question 13 était manquante les zombies avaient frappé encore une fois.

On a trouver des solutions on a mis ça en place j’ai fait envoyer les stickers chez les différents distributeurs, qui recevait la première version du jeu. Puis j’ai pris tout le monde au bureau, j’ai dit tout le monde venait installer des stickers. On a 2 heures de temps, et tout le monde du bureau, les graphistes, les comptables tout le monde était réquisitionné pour poser des stickers pendant 2h. Puis on a réussit à poser les stickers sur toutes les boîtes de flashback. C’est des choses qui qui arrivent puis au niveau logistique et au niveau de la production, ça nous demande de réagir rapidement. De trouver une solution puis la mettre en place, tu es un peu comptable en même temps parce que tu fais des devis où tu t’occupes des chiffres au niveau de la quantité.

Ou tu vois rien de tout ça que comment ça se passe non, je ne suis pas comptable du tout . Mais je fais l’analyse des devis en fait, quand on reçoit le devis je vérifie que ça correspond aux autres devis qu’on a déjà eu dans le passé. S’il y a des écarts de prix je vais vérifier avec l’usine pourquoi il y a un écart. Pourquoi il ont augmenté telle partie du produit parce qu’en fait un jeu c’est plusieurs composantes . Il y a la boîte, il y a la règle, il y a les cartes des fois, il y a d’autres éléments des dés ou des crayons. Donc tous ces éléments là ont un coût ils sont analysés individuellement pour s’assurer qu’on rentre dans notre argent au bout du compte. Puis des fois il y a des jeux qu’on va dire, il faut en produire au moins 3000 à la fois. Si on ne peut pas partir des productions juste pour 1000 jeux parce que ça serait pas rentable. Il y a une certaine partie d’analyse de chiffre mais je suis vraiment pas comptable .

Carine LAURENT : Est-ce que ça t’est déjà arrivé de faire une commande de 30 000 boîtes de jeux de société et que justement tu en a vendu 10 000 par exemple ?

Hélène VIGNEAULT : Cela arrive qu’on vend pas toute la production, qu’on a mais là. C’est plus le département des ventes qui doit vendre les jeux. C’est pas tant ce côté là qui me concerne. Mais on est quand même sensible à ça, puis on fait attention à ça aussi. Justement au niveau de la production de trouver le meilleur ratio parce qu’à un moment donné à chaque fois qu’on part pour une 2ème 3ème 4ème édition. On essaie de trouver le bon ratio c’est-à-dire à chaque fois c’est quand même une série de courriel qui est envoyé .

A vérifier de numéro de lot à changer, il y a comme beaucoup d’énergie qui est mis quand même. Puis c’est la même énergie qu’on en produise 1000 ou qu’on en produise 5000 au final. Donc c’est trouver le bon ratio. Est-ce qu’on est mieux de faire moins de production avec plus de jeux ? Ou de prendre moins de chance puis de faire plusieurs petites productions. Chaque année, je fais l’analyse de ça justement, je vais vérifier combien qu’on a fait, ce qu’on a produit de boîtes de jeux en moyenne par production. Chaque année, je considère qu’on s’améliore parce qu’il y en a toujours de plus en plus.

On fait plus de jeux par production, ça fait vraiment en sorte qu’on est efficace la même énergie est prise pour produire plus de jeux. Mais c’est sûr qu’en même temps d’un autre côté c’est toujours plus de risque. Mais on est quand même sage si je peux dire, on a appris beaucoup puis pense qu’on a quand même une bonne idée. On est quand même bon, pour analyser le marché chacun de notre coté. Parce que pour scorpion masqué et Randolf c’est un peu différent. Randolf fait beaucoup des jeux très local québécois. Mais ils grandissent de plus en plus, il commencent à se faire connaître au niveau internationale. Tandis que scorpion masqué souvent c’est des jeux qu’on va produire à très grosse échelle. Pour un marché qui est très étendu, on va avoir beaucoup de jeux qui vont se vendre en Europe beaucoup de jeux qui vont se vendre dans toute l’Amérique du Nord. Les marchés sont un peu différents, mais on est chacun des deux côtés, on est quand même meilleur pour lire ce marché. Et prévoir, puis c’est sûr que il y a toujours des choses.

La pandémie, ça l’ fait augmenter la demande pour certains types de jeux évidemment les jeux familiaux. Par contre les gens étaient vraiment heureux de jouer à des jeux avec leurs enfants pendant qu’il étaient confinés. Tu sais les jeux vidéos à un moment donné on en a assez. Les jeux de société c’était bien. Quand la pandémie a été terminée puis que les gens ont pu recommencer à faire plein de sorties. Les jeux familiaux se sont moins vendus pendant cette période là, parce que les gens pouvait sortir de chez eux. Ils sont aller faire des activités, leur budget passent dans les activités et non les jeux de société. C’est sûr qu’il y a des événements comme ça qu’on peut pas prévoir. Puis pour lesquels on doit s’adapter des fois. On va attendre un petit peu pour voir puis oui c’est déjà arrivé qu’on liquide des juex. Une partie du reste des stocks.

Mais en règle générale, les jeux font quand même leur frais, tu sais on a été capable de payer les illustrateurs, les choses pour les auteurs, les choses pour la création du jeu. Aussi pour les graphistes. Puis le transport, des jeux des fois ça va arriver qu’on va liquider une partie d’une production. Mais c’est assez rare. On est quand même assez bon là-dessus

Carine LAURENT : Est-ce que tu aimes ton métier ? Est-ce que tu comptes continuer à le faire ? et quels sont les futurs projets ?

Hélène VIGNEAULT : Oui, oui j’adore mon métier, ça me met vraiment au cœur des jeux. Je ne suis pas auteur de jeux, je suis pas une développeuse de jeux de société. Je ne suis pas une illustratrice mais ça me permet d’être quand même au cœur de la production du jeu de développement. Est-ce qu’il y aurait un matériau qu’on pourrait utiliser ? Je vais vérifier avec les usines, cela me permet d’être vraiment au cœur du développement des jeux. C’est vraiment quelque chose que j’aime beaucoup . J’aime beaucoup jouer, j’aime vraiment les jeux de société. Puis je suis vraiment contente de pouvoir travailler là-dedans. Tu sais, je disais tantôt ça prend de la rigueur ça prend de la planification.

Ce sont mes talents, je suis contente que ça puisse servir dans le fond à faire quelque chose que j’aime vraiment beaucoup. Oui, je suis très heureuse de faire ce métier là, puis je suis confiante qu’on aura toujours besoin de moi. Encore jusqu’à ma retraite éventuelle puis je vais être contente de former aussi une nouvelle personne. C’est vraiment passionnant pour quelqu’un qui a ces talents.

Et le futur projet c’est de former une prochaine personne, oui c’est sûr que je ne suis pas encore sur sur le bord de la retraite. Mais éventuellement c’est sûr qu’il va avoir quelqu’un là qui va se joindre à l’équipe. Puis qui va apprendre, j’ai déjà appris plein de choses à plein d’autres personnes. Tu sais, au niveau de la logistique, j’ai donné quand même des bases aux gens. Qui m’ont succédé de ce côté-là, ça me fait vraiment plaisir, c’est vraiment quelque chose que j’aime aussi. Du fait de travailler avec l’équipe Randolf scorpion masqué, c’est des équipes qui sont super ouvertes.

Puis tout le monde s’entraide, c’est vraiment un belle ambiance de travail. J’aime vraiment partager mes connaissances, j’avais aidé quelqu’un qui était aux événements qui était quand même un peu nouveau là-dedans puis je l’avais aidé à se faire sa base dans le fond pour les événements. Quand je peux donner un coup de main là-dessus ça me fait toujours grand plaisir

Carine LAURENT : As-tu le temps à côté de jouer à des jeux de société ou non ?

Hélène VIGNEAULT : J’en profite quand je vais au bureau une fois par mois pour jouer avec mes collègues puis il y a d’autres activités aussi des fois là au courant de l’année, en plus en ce moment mon mari travaille aussi dans les jeux de société. Puis c’est une passion commune, on joue avec la famille, je joue avec ma fille mes parents mon frère ma belle-sœur toute la famille. On a quand même aussi des amis joueurs dans la région donc on joue en masse malgré que je suis à distance tu participes au festival. Plus maintenant, avant c’était quelque chose que je faisais en particulier pour scorpion masqué. J’étais vraiment présente sur le festival de canne, je montais tout. C’était difficile pour moi de faire les deux : la production + l’evenement. Puis quand j’ai choisi de travailler dans la production, j’ai regardé qu’est-ce que mon mari faisait, ce qu’il aimait faire, puis comme on a des chiens on ne peut pas partir en même temps au festival de Cannes.

Il a fallu faire un choix je me suis sacrifié. Quand j’ai l’occasion de faire sur des plus petits événements ici au Québec, là d’aller faire un tour ça me fait grand plaisir. Puis de voir toutes les gens du milieu du jeu de société, si je peux dire ça de de façon très générale, tous les joueurs qui sont présent un peu partout. Les influenceurs, c’est vraiment quelque chose que j’apprécie quand j’ai l’occasion, je suis pastriste de ne pas aller au festival de Cannes. Je dois m’occuper de mes chiens pendant que mon mari s’en va la-bas. Maintenant je garde les chiens

Carine LAURENT : Quel est le métier de ton mari ?

Hélène VIGNEAULT : Il travaille chez Synapses games, je ne me sens pas tant en compétition avec les autres éditeurs honnêtement. C’est un petit monde en plus ici au Québec tout le monde connaît tout le monde. On s’est connu en fait quand on travaillait tous les deux chez philosophia, c’est ça tout le monde connaît tout le monde.

Carine LAURENT : Est-ce que tu pourrais me donner la définition pour toi du mot « joueur »?

Hélène VIGNEAULT : Le joueur, c’est quelqu’un qui joue mais plus que ça, qui prend plaisir à faire le jeu. Qui s’investit dans le fond quand il joue, parce que tu peux jouer à un jeu sans être un joueur. Tu sais, il y a des gens qui jouent mais ils sont dedans. Pour être un joueur, il faut que tu sois dedans, tu veux faire connaître ton jeu, tu veux faire, tu veux partager ce moment-là avec les autres.

Carine LAURENT : Quel est ton type de jeu de société ? Quel est ton jeu du moment ?

Hélène VIGNEAULT : Ces jours-ci on joue beaucoup à l’orc, mais juste avant on a joué plusieurs parties de roa, on a bien aimé. J’aime un grand éventail de sortes de jeux de société mais j’ai mes critères. Il faut que le fun, le plaisir qu’on a y jouer soit proportionnel avec le temps que ça prend pour faire une partie. Je me retrouve souvent à jouer des jeux qui sont moins longs. J’ai essayé des jeux plus longs puis on dirait que j’ai moins aimé ça. Les jeux trop hasardeux là quand tout le long de la game tu étais dernier puis que sur le dernier jet tu gagnes pour moi ça c’est comme bah tu sais j’aime moins ça. Je joue à des jeux de placement d’ouvriers, excusez je parle beaucoup en anglais avec mon travail puis des fois j’ai de la difficulté à trouver mes mots en français.

Carine LAURENT : Qui, selon toi pourrais-je interviewer ?

Hélène VIGNEAULT : Carl justement de Synapses Game avec qui j’ai travaillé entre autres. Au scorpion masqué on a été collègue de travail très longtemps c’est quelqu’un de bien intéressant à jaser qui a des belles choses à dire. Puis qui a un beau parcours d’ailleurs, j’ai travaillé avec lui, chez scorpion masqué mais il a travaillé chez philosophia aussi. En réalité mon mari Frédéric, le remplacait pendant son conget de paternité. C’est comme ça que j’ai rencontré Frédéric, mais je pense que Carl ça serait quelqu’un d’intéressant. Peut-être Joël aussi de Randolp concernant son métier.

Carine LAURENT : Quels sont les conseils que tu donnerais aux personnes qui travaillent en logistique et en production ?

Hélène VIGNEAULT : Un conseil que je donnerais pour les jeunes éditeurs qui commencent c’est de tout de suite un peu voir grand. C’est-à-dire que si le jeu fonctionne s’ils anticipent le fait d’avoir d’autres jeux tout ça, de tout de suite penser dans la façon de créer leur code de produit. Par exemple, qui ait une certaine logique en arrière de ça là. Tu sais le 001 là c’est comme il manque un petit peu de détail là-dedans, de s’assurer d’avoir et de faire les tests pour les jeux tout ça.

S’assurer de travailler avec des usines qui font des produits, qui sont conformes. C’est vraiment important, il n’y a pas juste le prix qui compte. Puis la relation aussi la bâtir, une bonne relation avec les usines qui fabriquent nos jeux, c’est super important. Parce que la journée où justement on a un pépin, puis on a besoin ça serait bien fun que vous assembliez nos jeux en premier. Quand tu as une bonne relation, ça se peut que ça aille mieux, fait ça, c’est super important au moment où c’est assez gros pour avoir quelqu’un comme moi qui va s’occuper de la production. De trouver une personne qui est très rigoureuse, très important

Carine LAURENT : Ok super, merci et quels sont les conseils que tu donnerais à des joueurs ?

Hélène VIGNEAULT : Ces temps-ci, je vois souvent passer sur Facebook des arnaques des ventes de jeux de société, mon magasin a fermé, je dois fermer mes portes, je vends les jeux puis là tu vois que c’est des prix qui sont complètement absurdes. Ne vous faites pas avoir , par ça, parce que c’est sûr que vous aurez jamais le jeu ou si vous avez le jeu et bien finalement ça sera une copie mal faite. Puis qui respecte pas les droits d’auteur, soyez vigilant, ça à l’air trop beau pour être vrai parce que c’est pas vrai.

Carine LAURENT : En tout cas, merci beaucoup pour ce partage qui est très enrichissant, qu’on ne voit pas du tout et qu’on ne pense pas du tout quand on achète un jeu de société. C’est vrai lorqu’on a la boîte en main, on ne pense pas à la boîte qui a été construit là, qui a été transporté là, qui est arrivé dans cet entrepôt et qui arrive chez nous. On pense pas du tout à ça, on ne sait pas du tout ce qui est arrivait au jeux. Jamais j’aurais pensé avoir des jeux de société qui sont au fond de l’eau malheureusement.

Hélène VIGNEAULT : Oui merci de ce partage, merci à Manuel d’avoir pensé à moi puis c’est vrai que c’est pas un métier qui est très représenté là dans les médias du jeu de société. C’est le fun de pouvoir montrer ça aux gens, qu’il y a quand même des affaires qui se font dans l’ombre qui sont pas très glamour puis on en parle pas d’habitude.

Carine LAURENT : C’est important de le savoir, pour qu’on puisse avoir nos jeux dans les magasins et d’en connaitre l’origine. Le but de la chaîne « le coin des joueurs » c’est de valoriser toutes les personnes qui a derrière le jeu de société et donc ton métier en fait partie, je te remercie !

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Bénédicte
5 mois il y a

Merci pour cet article approfondi sur les coulisses de la production de jeux de société au Québec. À découvrir: l’orc, le roa, je nne connais pas.

Jessica
Jessica
5 mois il y a

super interview, très intéressante ! effectivement, on ne réfléchit pas à tous ces aspects lorsqu’on achète un jeu de société… comme toi je suis super surprise de découvrir que des jeux terminent au fond de l’océan, c’est fou !

Pascal
5 mois il y a

Super interview
Merci!
On a toujours du mal à imaginer la complexité des coulisses de « juste » avoir une boite en main.
Hyper intéressant.

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